Le leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, a été inculpé pour fomenter une insurrection, trois jours après son arrestation à son domicile, a annoncé l’un de ses avocats aux journalistes. Sonko a déclaré dimanche qu’il entamait une grève de la faim après son arrestation cette semaine.
Sonko, un critique virulent du président Macky Sall, “a été inculpé et placé en garde à vue” après avoir comparu devant un juge, a déclaré l’avocat Ousseynou Ngom à l’AFP.
Sonko a expliqué sa décision de faire la grève de la faim en disant : “Face à tant de haine, de mensonges, d’oppression, de persécution, j’ai décidé de résister” et a exhorté “tous les détenus politiques” à se joindre à lui.
Le procureur public du Sénégal a annoncé samedi sept nouvelles charges contre le politicien, qui a été confronté à une série de problèmes judiciaires qu’il affirme être destinés à l’écarter de la politique.
Il doit être interrogé par un juge lundi.
Lors d’une conférence de presse dimanche dans la capitale Dakar, les avocats de Sonko ont déclaré que les autorités n’avaient pas respecté ses droits.
Sonko a été condamné à deux ans de prison le 1er juin dans une affaire de corruption morale très médiatisée.
La sentence, qui pourrait l’empêcher de participer à l’élection présidentielle de l’année prochaine, a entraîné des affrontements qui ont fait au moins 16 morts.
Le procureur a déclaré que son arrestation vendredi et les nouvelles accusations annoncées samedi n’avaient aucun lien avec l’affaire de corruption morale.
Les nouvelles accusations portent sur des commentaires qu’il a faits, des rassemblements qu’il a organisés et d’autres incidents depuis 2021, notamment un incident à son domicile vendredi qui a conduit à son arrestation, a ajouté le procureur.
Elles comprennent notamment l’appel à l’insurrection, la menace à la sécurité de l’État, l’association criminelle avec un groupe terroriste et le vol, a précisé le procureur.
