Les Peuls de nos jours sont presque tous musulmans, on trouve cependant des Peuls chrétiens inclus dans des familles musulmanes.

Une partie des Peuls d’Afrique de l’Ouest, ont été parmi les propagateurs de l’islam sunnite, notamment avec des personnages de l’ethnie Tekrour (TorooBé), comme Ousmane Dan Fodio, fondateur de l’empire du Sokoto (Dèm du Sokoto), Sékou Amadou, fondateur de l’empire Peulh du Macina, et Amadou Lobbo Bari « Emir du Macina », Muhammad Bello « sultan du Haoussa », Modibo Adama, fondateur du royaume Peulh de l’Adamaoua.

Sur le plan socio-géographique, les Peuls conquérants pratiquant le djihad sont souvent des familles Peules sédentaires (en particulier en Afrique de l’Ouest) et métissées avec les populations avec lesquelles ils cohabitent. Création d’écoles coraniques, propagateurs de confréries soufies, soufisme Mais l’Islam ne fait que recouvrir d’autres symboles. On relève un certain syncrétisme, qui rappelle d’autres religions, celles d’Orient où de nombreux peuples de confessions différentes, servant au polythéisme devaient cohabiter dans un même lieu.Le Panthéon hindou et iranien (sans leurs iconographies respectives), n’est pas inconnu chez les Peuls. Ainsi Go n’est-il pas sans rappeler le Go-Loka indien, le « Taureau-Univers », l’Unique, Indivisible.

La vache est toujours sacrée et multiforme. Mitra et Varuna, le « couple de justice », apparenté ou non au grec Ouranos, Ôranos48, reste obscur et pourtant sous-tend un certain nombre de concepts, ne serait-ce qu’à travers la notion de « nœuds » sacrés (sens ancien de fibnde )49. Si dans le Rig Veda, Arjuna est un danseur, chez les Peuls, c’est Sita l’iranienne, qui est la « danseuse », la « porteuse d’anneaux rutilants », c’est elle qui virevolte…

Les couleurs sacrés, sont toujours les mêmes ; jaune ( comme l’Or et le Soleil ), rouge ( comme la force ), blanc (comme la sagesse), noir ( comme le soma, et noir comme l’indigo de guerre ). Couleurs que l’on retrouve sur la robe des vaches… La « Sagesse », Bâgha et Siddhi la « Réalisation » sont toujours connues des Peuls, etc.

Les panthéons védiques et iranien, sont présents presque dans leur totalité dans la cosmogonie peule.Cachés, insoupçonnés sous d’autres noms ou apparaissant plus clairement, mais relevant des mêmes besoins, des mêmes concepts.50 Mais s’il faut parler de survivance et de mémoire, alors c’est le corps (corpus) peul qu’il faut prendre dans sa totalité comme « corps physique » et comme « corps intuitif ».

Issus de la fusion de peuples d’Orient, de la méditerranée, d’autochtones d’Égypte-Libye, et de Nubie ( actuel Soudan ), on retrouve dans le corpus peul ces diverses influences accumulées aux cours des siècles…Notamment avec le symbolisme de l’Égypte antique par rapport aux bovidés, liés a de nombreuses hypostases du divin : Apis, Hathor, Isis.

Tout comme ses hypostases du démiurge Amon, sont représentés portant un disque solaire entre leurs cornes, Guéno ( rite civique Grec relié aux Mystères d’Éleusis ) qui est le nom traditionnel donné a Dieu par les Peulhs, crée en premier la vache sacrée qui porte l’univers entre ses cornes. On retrouve également la clé Ankh, Ankh qui signifie : Vie en Égyptien ancien, que l’on retrouve dans le vocabulaire Pulaar, sous le nom de Wonki, Onki en Copte, Yonki dans les langues Mandées. Le mot Wonki, Onki, Yonki, gardant le même sens.

La notion ontologique du Ka qui signifie en égyptien ancien, le souffle divin, kin en Pulaar, pour le rapport avec le nez, par lequel l’homme respire donc vie, Ka en pulaar, qui veut dire : être, exister. Car pour le Peulhs on ne vit que lorsque le souffle divin anime le corps physique. Sur un plan moins symbolique, il convient de ne pas oublier la lente pénétration des bergers vivants en marge des grands centres urbains, s’enfonçant toujours plus avant dans les brousses du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigéria, du Tchad, du Centre-Afrique…

Mais c’est chez eux que persistent des traditions pré-islamiques – ( persistance d’un shamanisme d’élevage ) : génie du cheptel Kumen ; génie de la chasse Kondoron ( nomades ) – ( résidus de religion shivaïte shivaïsme et védique védisme ) : Trinité et triades des contes initiatiques ; rite du feu ; croyances aux génies tutélaires ( de type lunaires ) ; traces d’une religion solaire ( Œil solaire de Géno dieu Créateur ) ; esprits des eaux (ondines) ; esprits aériens (sylphes) ; Ketiol dieu des arbres ; génies-nains (gnomes) ; habitants minuscules et invisibles des forêts ; génie de l’eau Tyanaba ; génie du feu ; génie du vent ; Dieu-initiateur émanation de Géno, Kaïdara ; Lâred’i ou génies gardiens honorés sur un autel domestique (kaggu) – sont toujours présentes au quotidien