« Au moins dix personnes » ont été tuées dimanche à Conakry au cours de violences le jour d’un référendum et de législatives boycottés par l’opposition, a affirmé dans un communiqué le collectif de l’opposition et de la société civile guinéennes opposé à un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé.
“Les élections seront calmes”, avait martelé samedi le président guinéen Alpha Condé. Il n’en a rien été. Le double scrutin (élections législatives et référendum constitutionnel) qui s’est tenu dimanche a été marqué par des violences : des bureaux de vote ont été attaqués, du matériel électoral saccagé. Dans la banlieue de Conakry, des affrontements ont éclaté. Caillassés par des jeunes de l’opposition, policiers et gendarmes ont fait usage de grenades lacrymogènes et autres armes.
Initialement prévues il y a trois semaines, les élections avaient dû être reportées à la dernière minute, en raison du climat extrêmement tendu dans lequel se trouve le pays.
Depuis mi-octobre, des centaines de milliers de Guinéens sont descendus dans la rue. Ils accusent l’actuel président, Alpha Condé, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 2010, de vouloir faire adopter une nouvelle constitution afin d’accéder à un troisième mandat à la fin de l’année. L’intéressé, lui, vante les mérites d’une constitution “moderne”, qui codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs, tout en veillant à une plus juste répartition des richesses.